Les organisations patronales, le MEDEF en tête, sont souvent regardées comme un lobby - terme employé péjorativement le plus souvent - défendant les intérêts parfois suspects des entreprises, dans l'inconscient collectif. Sophie de Menthon, ancienne dirigeante du syndicat patronal ETHIC, milite pour que ce lobbying sont regardé avec un peu plus de bienveillance et de confiance. Elle encourage à sortir des idées préconçues souvent véhiculées en France selon lesquelles les "patrons" auraient pour seul objectif l'appât du gain et l'exploitation de leurs employés. Le politique, parfois piégé dans ses propres contradictions, n'est pas toujours le meilleur économiste.
Le bien fondé des organisations patronales
Dans une ambiance parfois délétère, les Français sont nombreux à défier les patrons et leurs représentants, en se méprenant sur leur utilité dans la société et leur valeur ajoutée pour l'économie française. Pour Sophie de Menthon, le mot lobbying n'est pas une grossièreté: il dépeint uniquement le rôle d'influenceur que les responsables d'entreprise doivent jouer dans l'économie. Dans notre pays où la politique s'immisce beaucoup dans les choix des acteurs économiques, un peu de recul et d'écoute des entrepreneurs serait bienvenu. Est-ce que les politiques ont réellement une bonne vision de ce dont ont besoin les entreprises pour faire avancer leur activité et développer les emplois ? Ils s'arrêtent bien souvent à des considérations faciles et démagogiques, à des raccourcis de pensée qui sont préjudiciable à la croissance des entreprises.
Lobbying, vous avez dit lobbying ?
Il n'y a rien de coupable ou de négatif à jouer un rôle d'influenceur. C'est la vocation même des organisations patronales. Elles doivent faire entendre une autre musique que celle qui est trop souvent véhiculée dans les médias. Même au-delà, elles doivent être capables de tracer des perspectives et un chemin pour les entreprises et pour le milieu dans lequel elles évoluent. La responsabilité sociétale des entreprises est une évidence. On s'aperçoit des difficultés des petites entreprises à grandir dans le maquis des obligations administratives, des seuils, et des contraintes qui pèsent sur elles : Beaucoup de toutes petites entreprises, mais trop peu d'entreprises de taille moyenne ou en croissance dans notre pays, car leur croissance est entravée. C'est le rôle des organisations patronales de mettre en avant ces écueil et d'aider à lever les barrières.
Contre-pouvoir ou partenaire du pouvoir
Les interactions des organisations patronales avec le pouvoir en place sont nécessaires pour infléchir des mesures parfois douteuses, imprécises ou tout bonnement mal pensées. Dans le jeu qui s'est mis en place dans le pays, les syndicats salariés occupent trop souvent un rôle excessif et caricatural, en totale déconnexion avec leurs mandants. Les organisations patronales doivent faire entendre leur voix pour restaurer un équilibre de pensée, et prévenir un certain nombre de risques. Elles ont bien souvent par leurs idées sauver le pays de mesures destructrices, ont servi de laboratoire ou de think tank pour proposer des idées nouvelles. Oui, cela s'appelle du lobbying, mais pur Sophie de Menthon, il n'y a pas à en rougir.